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De tout temps, les hommes ont été tentés de stimuler le désir sexuel pour connaître de plus fréquentes et intenses voluptés; aussi pour que la femme prît une part plus active à leur propre plaisir. La nature, quelquefois oublieuse, ne donnant pas toujours en partage une grande force virile, les hommes de tous âges recherchèrent dans des stimulants ce dont le destin les avait privés. Le vieillissement, inéluctable, produisant le déclin de la fonction sexuelle, incitait à user de moyens capables de restituer les élans de la jeunesse. De nos jours, la libération sexuelle de la femme, la vulgarisation de l'érotisme, domaine autrefois réservé aux initiés et à ceux qui avaient la science infuse, demandent aux hommes de posséder d'abondantes forces viriles pour satisfaire leurs désirs de voluptés renouvelées. Cela consiste à exalter la libido par l'hyperesthésie érotogène de chacune de nos facultés sexuelles et de déterminer dans quelle mesure les philtres et breuvages réputés aphrodisiaques sont capables de stimuler le désir sexuel, voire de rendre amoureux ceux qui paraissent les plus insensibles aux attraits du sexe. La littérature fourmille de recettes plus ou moins insolites concernant l'usage de substances, de breuvages et formules magiques transmis à travers les siècles qui auraient la propriété de stimuler le désir sexuel. Le pavot fut cultivé depuis l'Antiquité, il semble qu'on connaissait ses propriétés de faire oublier tous les maux. Louis Lagriffe nous rapporte un passage de l'Odyssée qui permet de supposer que des breuvages étaient composés des substances .opiacées qu'on retire du suc de cette plante : « Cependant la belle Hélène mêla au vin du cratère une substance qui dissipait la tristesse, calmait la colère et faisait oublier tous les maux. » Pour cet auteur, ce breuvage, le népenthès, avait bien une origine égyptienne. En fait, il est probable que le fameux népenthès devait être plutôt une composition végétale complexe dans laquelle entraient à la fois de l'opium, du datura, de l'ellébore, de la jusquiame, surtout du suc de pavot car, si Homère précise qu'Hélène en tenait la formule de Polydamna l'Egyptienne, il ne faut pas oublier que le pavot a toujours été cultivé en Egypte, à Thèbes notamment, pour ses propriétés narcotiques. Si nous examinons la composition de ce que fut le népenthès, nous nous apercevons qu'à côté de ses propriétés narcotiques qui furent aussi utilisées par Hippocrate pour le soulagement de certaines affections, il devait posséder d'autres composants que l'opium qui, du moins en un premier temps, devaient produire des effets aphrodisiaques avant que ne se fît sentir une torpeur extatique peu propice aux ébats amoureux. Les Romains firent grand usage des aphrodisiaques. Andromacus, médecin de Néron, mélangea l'opium avec le venin et de nombreuses substances pour composer la célèbre thériaque ; mais en certain restaurant parisien n'offre-t-on pas un vieux marc dans lequel une vipère se trouve conservée ? En Turquie, en Tunisie, dans tout le Moyen-Orient, les encens et parfums sont appelés à exciter les désirs génésiques, de, même qu'aux Indes ; on relève dans le Kama Soutra, ce bréviaire de l'amour indou, une recette composée d'huiles dont la fumée est aphrodisiaque : « Si ayant allumé une lampe remplie d'huile extraite des plantes shrawana et priyangu, et dont la mèche est faite avec de la toile, et des languettes de peau de serpent, on' place auprès de longs morceaux de bois, ces morceaux de bois ressembleront à autant de serpents. » On ne dit pas si ces serpents dressés sont autant d'emblèmes phalliques... Le Moyen Age vit une floraison incroyable de recettes magiques, de philtres et de pratiques religieuses destinés à rendre aux hommes leur virilité ou à favoriser la fécondité des femmes. En voici une, proposée par Nicolas Flamel (1330 1418) :

« Prenez de la graine de bardane ; écrasez-la dans un mortier ; joignez-y le testicule gauche d'un bouc de trois ans ; une pincée de poudre provenant des poils du dos, d'un chien entièrement blanc, que vous avez coupés le premier jour de la nouvelle lune et brûlés le septième. Vous mettrez le tout à infuser dans une bouteille à moitié pleine d'eau-de-vie et que vous laisserez débouchée pendant vingt-et-un jours, pour qu'elle puisse recevoir l'influence des astres. Le vingt-et-unième jour qui sera précisément le premier jour de la lune suivante, vous ferez cuire le tout jusqu'à ce que le mélange soit réduit à l'état de bouillie très épaisse ; alors, vous y ajouterez quatre gouttes de semence de crocodile et vous aurez soin de passer ce mélange à travers une chausse. Après avoir recueilli le liquide qui en coulera, il n'y aura plus qu'à en frotter les parties naturelles de l'homme et, sur-le-champ, il fera des merveilles. »

Le Dr Charles Maillant nous apprend également que saint Faustin, évêque de Lyon, composa un aphrodisiaque sous le nom de vinaigre saint. Après sa mort, son autel de l'église de Varages, en Provence, devint un lieu de pèlerinage où le prêtre versait son « vinaigre » sur un phallus en cire apporté par le pénitent. On aperçoit le processus par lequel ces sortilèges pouvaient se révéler efficaces. L'impuissance masculine partielle ou totale est rarement organique ; il s'agit le plus souvent d'un obstacle psychique qui inhibe la fonction. Sur des esprits simples, il n'est pas étonnant qu'un cérémonial démoniaque, des pratiques saugrenues mais dont la difficulté de réalisation développait un pouvoir dynamique inconscient, aient pu lever ces barrières pour donner libre cours à des désirs désentravés par le processus inversé des moyens qu'utilisait le sorcier « nouant l'aiguillette » le jour d'un mariage pour empêcher le jeune époux de le consommer. Il n'est pas moins certain que la volonté tendue pendant des semaines vers un objectif difficile à atteindre peut potentialiser les forces psychiques d'un opérant au point de produire des effets pouvant paraître surprenants. ' Les vertus aphrodisiaques qu'on reconnaît à certaines substances s'ajoutent à l'action psychique que nous reconnaissons en pratique magique. Ange Bastiani donne une recette à l'usage des jeunes mariés :

« Faites macérer, pendant la durée de la pleine lune, dans un demi-litre de bonne eau-de-vie vieille, des clous de girofle, une noix muscade râpée, de la cannelle, du poivre long, de l'anis, de la coriandre, de la cardamone et du gingembre. En outre douze testicules ha¬chés de coq et une once de racine de mandragore mâle. Si vous ne reculez pas devant la dépense, ajoutez un peu de musc et d'ambre gris.»

La composition des philtres emprunte les mêmes éléments depuis des millénaires. Ne pouvant tous les énoncer, nous ne retiendrons que les plus en renom. Ange Bastiani dit « que les femmes grecques, pour brûler de mille feux, avaient recours à une huile tirée de la substance, soit sous forme d'injection vaginales, soit sous forme de compresses appliquées sur ces mêmes parties », cependant que le Docteur Maillant livre une formule réservée à l'usage externe et qu'il ne recommande pas sans les plus expresses réserves :

« Quelques gouttes sur un morceau de flanelle, en frictions périnéales, après avoir fait une touche sur une partie du corps peu sensible pour mesurer sa tolérance, d'un mélange de teinture d'ignitia, d'achinaca, de cannelle, de vanille, de benjoin, de cantharide. »

Nous avons donné par ailleurs la composition de bains, lotions et onguents et autres fumées aphrodisiaques qui permettent d'exalter et de prolonger à volonté l'excitation sexuelle. Il est dit dans le Kama Soutra :

« Si un homme, après avoir frotté son lingam avec un mélange de poudre épineuse, de poivre long, de poivre noir et de miel, a un commerce sexuel avec une femme, il la soumet entièrement à sa volonté. »

On peut parler de magie sexuelle dès l'instant où il s'agit de déchaîner les sens par des artifices ; de frictionner le pubis d'une femme en émettant un puissant magnétisme pour éveiller son désir .est déjà de la magie sexuelle. La femme qui sert à son amant un riz au piment intentionnellement relevé fait aussi de la magie sexuelle, de même le séducteur avisé qui prépare un cocktail aphrodisiaque préludant à l'approche sexuelle. Les drogues ne peuvent être considérées comme des aphrodisiaques. L'opium ne mène qu'à des voluptés contemplatives qui écartent toute possibilité d'exercice érotique ; la morphine procure un éréthisme intellectuel. qui ne prédispose pas davantage aux prouesses amoureuses; l'héroïne, la cocaïne, plus agressives, peuvent produire une excitation éphémère, mais la période d'accoutumance qui succède plus ou moins rapidement à celle d'euphorie dérive le désir sexuel sur l'angoisse qui s'empare du toxicomane quand il est privé de drogue ; quant à la marijuana et le L.S.D. 25 utilisés par les hippies, selon les observations des Docteurs A. et M. Poirot, ils rendent impuissants, leurs effets excitants épuisant rapidement la fonction nerveuse. Les amphétamines utilisées par de jeunes complexés pour droguer des filles hésitantes n'ont pour les mâles qu'un effet de placebo . et les réduisent par leur abus à l'impuissance, comme le font les tranquillisants et neuroleptiques chez les malades mentaux. Les aphrodisiaques ne peuvent, en vérité, stimuler et renforcer le désir sexuel que pour autant qu'ils n'épuisent pas le potentiel nerveux de ceux qui y ont recours. C'est dire qu'ils ne seront utilisés qu'exceptionnellement pour provoquer' l'embrasement de ses sens dans ce que nous avons intitulé « le festival érotique ».

Aphrodisiaques rares et originaux

L’ambre gris : Substance molle et cireuse qui exhale une odeur forte et nauséabonde, constituée par la concrétion hépatique des gros cétacés. En aphrodisiologie, on peut remplacer l’ambre gris par la graine d’ambrette ou musc végétal qui provient d’Afrique et des Antilles ; relevant l’arôme du café turc, on la trouve dans les boutiques spécialisées.

Le Musc : Il provient d’une poche située sous le ventre du chevrotin mâle asiatique. Comme l’ambre gris, le musc, à odeur forte, est utilisé en parfumerie et donne aux parfums une note aphrodisiaque ; la cuisine médiévale l’utilisait à des fins gastronomiques qui n’avaient pas seulement pour objet de relever les mets.

La Yohimbe : Alcaloïde extrait du Pausinystalia Yohimbe, utilisé comme aphrodisiaque par les indigènes du Cameroun. Il est le composant principal de certaines spécialités pharmaceutiques stimulantes du désir sexuel.

La Civette : A ne pas confondre avec la plante du même nom à laquelle on reconnaît aussi des vertus aphrodisiaques. La civette est une matière grasse provenant d’une poche située au dessus de l’anus d’un petit carnassier du même nom. Elle possède une odeur pénétrante très appréciée en magie sexuelle.

La Mandragore : Plante aux formes phalliques dont le jus posséderait des propriétés hautement aphrodisiaques. La racine est utilisée en des rites étranges par les femmes désireuses de capter le désir des hommes. On raconte que la mandragore pousserait grâce au sperme des pendus.

La Cantharide : Variété d’insecte coléoptère des régions méditerranéennes et du Moyen-Orient. Ces mouches d’Espagne (cantharis vésicatoria) sont réduites en poudre. La cantharide, en congestionnant les organes génitaux et sous l’action de l’irritation locale, porte l’homme et la femme au paroxysme de l’excitation. On sait comment le marquis de Sade se rendit coupable de la mort de deux prostituées qui périrent en d’atroces souffrances pour avoir absorbé de la poudre de cantharide.

 

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